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These boots are made for walkin' - The Montana's Ranch

Derniers commentaires
22 février 2013

Stand-by

Howdy !

Désolé pour mes anciens et fidèles lecteurs, mais je n'ai plus autant de temps qu'avant pour entretenir ce blog because un énooooorme projet professionnel en cours. Vous pourrez toutefois retrouver mes petits billets d'humeur, spécifiquement orientés sur la musique country et les US (quoi ? ça vous étonne ?) sur ma page FaceBook.

Pour les nouveaux arrivants sur ce blog, vous aurez ici largement de quoi lire et sans doute vous faire réagir. Et puis, dans mon projet plus personnel, dans 5 ans où je devrais être ENFIN libéré de mes obligations pro, sans doute ce blog sera-t-il à nouveau d'actualité. En tout cas, bienvenue dans le Ranch de Montana :)

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12 août 2010

Heartbreak hotels

Howdy !

Comme je l'ai dit dans les commentaires du billet précédent, je suis sincèrement désolé de ne pas vous donner plus de choses à lire, à voir et à écouter tant les journées sont bien remplies, et qu'après, il faut encore puiser dans ses dernières ressources pour sélectionner les éléments des billets. Je serai donc plus bavard à notre retour. Depuis Hilton Head Island, nous en avons fait du chemin. Nous étions à Atlanta, puis un petit saut à Chattanooga sur la route de Nashville où nous avons passé trois merveilleuses journées pleine de bonne musique, et enfin Memphis avant notre étape suivante de Birmingham en Alabama, le "sweet home" d'Ariana où nous ne faisons, actuellement, qu'un arrêt très court pour la nuit.

Et donc, entre Memphis et Birmingham, impossible de louper Tupelo dans l'état du Mississipi qui a vu naître celui à qui ce billet est dédié. Commençons par un petit retour sur notre périple, à Memphis précisément, où tout a commencé. Et quand je dis tout, je parle bien du tout premier mouvement de jeunesse qui allait réellement révolutionner la planète, le rock'n'roll. Et quand on dit Memphis, cela rime forcément avec Elvis.

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Quand nous avons planifié notre voyage, LGC et moi, nous n'avions absolument pas calculé la date où tombait cet événement. En effet, cette année, Elvis Presley aurait eu 75 ans. On peut donc dire que nous avons eu un pot énorme d'arriver à Memphis dans cette semaine dédiée au King. Les fans sont à l'image de leur idole, d'une gentillesse incroyable, et pas du tout avares de raconter LEUR expérience avec Elvis, notamment en chansons, pour lesquels une grande tente avec une scène avait été dressée, sans compter toutes les festivités adjacentes. Malgré le terrible manque qu'ils éprouvent, la fête est partout et ça fait rudement de bien par où ça passe car nos émotions étaient franchement palpables durant cette journée qui a commencé par ceci :

Visite de Sun Studio Records

Je ne vais pas vous raconter toute l'histoire de Sun que vous trouverez en suivant le lien ci-dessus mais il faut savoir que la carrière d'Elvis a démarré grâce à ... une simple secrétaire. Marion Keisker, après qu'Elvis soit venu chez Sun pour enregistrer un simple disque pour l'anniversaire de sa mère, a lourdement insisté et convaincu Sam Philllips, le patron de Sun, son boss, d'appeler Elvis pour une audition. Ce dernier enregistrera une reprise personnalisée de "That's alright mama" d'Arthur Crudup qui deviendra immédiatement un hit. C'est bien ce 5 juillet 1954 que naîtra le rock'n'roll, non pas le style dont les bases avaient déjà été posées grâce à Hank Williams, le maître incontesté de la musique country moderne, mais le mouvement de jeunesse sans lequel j'ignore ce que nous serions aujourd'hui. Place aux photos (cliquez dessus pour agrandir) :

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Photo 2 : Sam Phillips aux manettes - Photo 3 et 4 : LE micro avec lequel Elvis a enregistré son premier tube.

La visite s'est poursuivie sur Beale Street mais je consacrerais un nouveau billet sur le sujet à notre retour car il y a tant à raconter sur cette rue légendaire que je ne souhaiterais pas occulter le présent sujet. Nous continuons notre petit périple de cette journée en appréhendant les émotions qui vont nous envahir mais qui seront plus incontrôlables que nous nous y étions préparés. Notre étape suivante nous mène donc à l'incontournable Boulevard Elvis Presley où se situe :

Graceland

Il a été très difficile d'arriver à faire une sélection de photos sur les 200 et plus que nous avons prises. Alors, trêve de bavardages, admirez, et posez toutes les questions que vous voudrez dans les commentaires.

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Si nous avons commencé la visite consacrée à Elvis par sa dernière demeure, le lendemain, aujourd'hui donc, nous sommes allés visiter sa première, là où il est né :

Tupelo (Mississipi)

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Pour finir sur le chapitre des émotions ainsi que ce présent billet, voici la vidéo d'une chanson tirée du spectacle "Aloha from Hawaï" qui, si elle n'est pas spécifiquement rock'n'roll, était une forme de prophétie quant à cette devise née après les attentats du 11 septembre 2001, "United we stand". En effet, si Elvis est un pur "produit" du Sud et que son coeur était par essence attaché solidement à Dixie, il ne faisait aucune distinction entre les américains, quels que soient leur position géographique, sociale, leur religion et et surtout leur couleur de peau.

4 août 2010

Southern charms

Howdy !

Au programme de ce nouveau billet, les premiers jours de ce nouveau mois d'août où nous avons quelque peu boudé la plage au profit de bonnes balades dont les effets solaires ont été équivalents. De toute façon, vue la température du sable en journée où il est quasiment impossible d'y poser ses pieds nus, la plage c'est soit le matin très tôt avant le breakfast à l'américaine, soit en fin de journée avant le dinner (in english in ze text). Et donc lors de ces balades, les routes de Caroline du Sud bordées de hauts arbres dont des pins, des hickories (noyers blancs), et des oak trees (chênes à mousse espagnole comme en Louisiane) qui forment parfois de véritables mini-tunnels de verdure, me rappellent cette magnifique chanson du regretté Gram Parsons (mort à 27 ans) et reprise, entre autres, par BR5-49 qui inspire le calme ambiant de cet état : "Hickory wind".

Dimanche 01/08 - Savannah (Georgie)

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Le musée historique de Savannah est construit sur l'emplacement de l'ancienne gare. A ce propos, la locomotive ci-dessus est posée sur le rail d'origine (cliquez sur les photos miniatures pour les agrandir). La maquette en photo 3 est la reproduction d'un des navires de la Confédération qui ont posé beaucoup de problèmes à l'armée Yankee lors des batailles navales de la Guerre de Sécession.

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Le charme des villes du Sud avec ses balcons en fer forgés, certains magasins et rues qui ont gardé le design des années 50, la sortie de la messe où les paroissiens sont bien nippés (ici une église presbytérienne en photo 2).

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Choisissez votre moyen de transport. Dans la photo 3, vous avez le choix entre une balade à 20$ à l'arrière du véhicule, ou alors à 1800$ dans la partie avant où des bracelets vous seront même offerts dans le prix avant de rejoindre un endroit plus frais où les hôtes tiendront les promesses qu'ils vous feront à votre arrivée. :))))

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Lundi 02/08 - Free dolphins cruise sur le Island Queen

Le propriétaire de notre condo, comme je le disais dans le billet précédent, sait gâter sa clientèle. En dehors de la bouteille de Merlot offert à notre arrivée, cette fois c'est une mini-croisière pour aller voir les dauphins.

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Le "navire" en forme de fleur (photo 3) est en fait un marchand de glaces, un belge qui s'est installé ici il y a quelques années et qui fait son bizness tranquille au soleil. Mon grand coup de coeur va à la photo 4 où le regard du gamin, qui ne me dévisageait pas spécialement, a subrepticement croisé celui de l'objectif dans la fraction de seconde où la photo a été prise. Les gens sur ce bateau n'étaient pas des animateurs mais bel et bien des vacanciers. Les dauphins s'approchent des bateaux pour réclamer quelque chose de bon à manger. Autre coup de coeur, c'est la dernière photo qui me rappelle la chanson ci-dessous. En fait, il y a peu de choses aux US qui ne me rappellent pas une chanson ;))

Le 03/08 - Charleston (Caroline du Sud)

Originellement, Charles Town, le nom de cette ville lui a été donné en l'honneur du roi Charles II d'Angleterre jusqu'à l'a Guerre d'Indépendance où la couronne britannique a été boutée hors des US. C'est aussi cette ville qui a inspiré une chanson de jazz de titre éponyme qui, elle-même a donné son nom à la fameuse danse des années dites folles, popularisée en France par la grande Josephine Baker. On remarquera dans les photos ci-dessous, les fameuses maisons antebellum de style "Autant en emporte le vent" qui font le "charme" du Sud tout en sachant qu'elles étaient d'abord celles d'exploitants d'esclaves. C'est également dans cette ville qu'a été donné le triste coup d'envoi de la fratricide Guerre de Sécession, le 12 avril 1861 où la Confédération a bombardé le Fort Sumter. En fait, l'abolition de l'esclavage n'était qu'un prétexte orchestré par les industriels de l'Union, celui-ci étant leur moindre priorité (source "Une histoire populaire des Etats-Unis" du regretté Howard Zinn qui  a remis les pendules à l'heure quant à l'Histoire de son pays).

Concernant Fort Sumter, pour la petite histoire, il faut savoir que miraculeusement, il n'y a pas eu de pertes humaines durant ce premier bombardement, le seul mort étant un ... cheval. Lors de la reddition des troupes yankee où il a été demandé que 100 coups de canon soient tirés pour admettre cette défaite, un soldat sudiste est mort accidentellement et fut donc la première réelle victime de cette guerre qui aura plus de morts chez les américains que dans n'importe quel autre conflit qu'ils ont mené jusqu'à ce jour. Paradoxalement, le Nord, vainqueur de cette guerre (ou plutôt les industriels du Nord qui se sont accaparés, grâce à Abraham Lincoln, la Conquête de l'Ouest avec le plus grand massacre d'indiens de l'Histoire) a eu 100.000 victimes de plus que le Sud. Place aux photos.

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Photo 2 - Académie militaire de Charleston. Photos 5 à 9 - Fort Sumter.

1 août 2010

From Florida to South Carolina

Howdy !

Désolé d'avoir été si long à pondre ce premier billet depuis notre retour chez Uncle Sam mais j'attendais d'avoir suffisamment de bonne matière représentative du pays à vous livrer.

Nous avons débarqué à Miami mais n'y avons passé qu'une nuit avant de prendre la route en direction de Hilton Head Island en Caroline du Sud, charmante station balnéaire dont je remercie Homéo de nous y avoir aiguillés. Entre les deux nous avons fait un stop à Jacksonville située au nord-est de la Floride, et une très courte halte à Brunswick en Georgie. Mais assez bavardé, place aux images et autres (cliquez sur les photos pour les agrandir).

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La Mercury Grand Marquis que nous avons louée. Ok, elle n'est pas de 1949 mais elle a ce petit côté kitsch et american old fashion si fidèle à la marque. Maintenant, si vous voulez apprécier celles de 1949, autant faire confiance à Alan Jackson pour les vanter.

Jacksonville (rien à voir avec Alan Jackson)

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Breakfast in America (plus précisément chez Cracker Barrel)

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Jacksonville - Brasserie usine Budweiser

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(1) Brassage de la bière
(2) Fermentation
(3) Mise en bouteilles (je n'ai pas osé dire mise en bière, trop facile et hors propos)
(4) Aspect marketing et national brand
(5) Les légendaires néons publicitaires
(6) Les ingrédients de la bière. Je ne savais pas à quoi ressemblait le houblon (pot central)

Pont de Brunswick (Georgie)

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East Brunswick

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Ne vous méprenez pas, ce paysage n'a rien d'idyllique car les maisons comme les voitures sont complètement vétustes, voire à l'abandon, dans ce qui fut sûrement un quartier très rupin de Brunswick dans des temps encore relativement proches. Aujourd'hui l'ennui et le désintérêt se sont emparés du lieu où tout est à vendre, ce quartier est devenu carrément zonard. Tiens, une petite devinette : d'après vous, à quoi sert la roue dans la dernière photo ?

Oh my Gauze !

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Non, cette private joke, destinée à un pote qui se reconnaîtra, n'a rien de touristique. L'année dernière, il y avait déjà eu droit. A croire que chaque fois que je viens ici, je trouve toujours qq chose en rapport :)))

Hilton Head Island (Caroline du Sud)

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Nous passons une semaine entière dans cette station où vous pourrez constater que le condo (photo 1) que nous avons loué donne directement sur l'une des plus grandes piscines du monde nommée Océan Atlantique (pauvres de nous). Le proprio est vraiment un type cool qui sait soigner sa clientèle. A peine arrivés sur place, une belle bouteille de Merlot du cru nous a été offerte (photo 2) ainsi qu'une mini croisière pour aller voir les dauphins (photos à venir comme elle aura lieu ce prochain lundi).

A suivre ...

25 juillet 2010

Six Trucks

Howdy !

Juste avant le départ, voici mon dernier coup de cœur bien à propos. Certains d'entre vous qui me connaissent bien auront compris la private joke planquée derrière le titre de ce billet qui n'a pas été choisi au hasard pour vous présenter ce qui, pour moi, est sans doute le meilleur film du très regretté Sam Peckinpah quoique ses autres opus soient également de véritables chefs-d'œuvre.


peckinpah2

En effet, le film que je vais vous présenter a été un tournant très important dans ma vie car si "Ca va cogner" avec Clint Eastwood m'a permis de découvrir la musique country, ce présent film m'a inspiré ma toute première chanson dans ce style musical. Même si LGC et moi seront cette fois seuls du voyage, à nous deux seulement nous formerons un ...

convoy1

Le synopsis du film est très simple : à la suite d'une banale arrestation pour excès de vitesse, quelques camionneurs vont être à l'origine d'un conflit entre routiers et forces de l'ordre. Pour paraphraser Le Cid, même si la situation dans le film n'a rien de cornélien, "Nous partîmes à six camions mais par un prompt renfort, nous nous vîmes des centaines au bout ridiculisant ces porcs". Il faut dire qu'à la période où est sorti ce film (1978) un nouveau mode de communication était devenu incontournable avant l'explosion des téléphones mobiles et l'internet, la CB. Celle-ci est un acteur majeur de ce film explosif même si le personnage principal, Rubber Duck (Le canard en caoutchouc) interprété par Kris Kristofferson, symbolise à lui seul l'esprit rebelle du film, en cowboy des temps modernes, si représentatif de Dixie.

rebel_flag

Nous avons revu ce film dernièrement avec énormément de plaisir grâce encore à la "magie" de l'internet, et ce, moins d'une semaine avant le départ, de quoi nous mettre largement dans l'ambiance. Mon seul regret, ne pas avoir retrouvé de trace de la BO sur la toile car il me semble qu'elle n'a jamais été éditée en CD mais est en revanche fournie avec le DVD dans le package US (voila un bon motif de shopping sur place) :)))

ConvoyMovie_Soundtrack

Alors, juste avant de vous quitter, voici en vidéo la chanson du générique de fin adaptée pour le film de manière plus énergique que la version originale interprétée dans les deux cas par CW McCall. N'hésitez surtout pas à monter le son, ça décoiffe ! La suite sur place.

See you soon my friends !

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15 juillet 2010

Get out and run away

Howdy !

Comme promis, voici mon coup de coeur musical avant notre départ aux US quoique le style de musique que nous allons écouter là-bas se trouve à des lieues de ce que je vais vous présenter ici même si, comme je le disais dans mes premiers billets, ils sont complémentaires, et l'un logiquement à la suite de l'autre. Entendez par là que sans le country moderne de Hank Williams, il n'y aurait (peut-être) jamais eu de rock'n'roll, et donc pas de rock de manière générale, et surtout pas du mouvement punk qui a été, en ce qui me concerne, la réelle charnière entre le monde des ados et celui des adultes. Et sans le punk-rock et le glam, sans doute n'auraient jamais existées les RUNAWAYS.

runaways

Je vous rassure de suite, je n'étais absolument pas fan de ce groupe que je trouvais d'ailleurs très moyen même s'il fut officiellement le tout premier groupe de rock 100% féminin. J'ai, en revanche, beaucoup apprécié leur 1er album éponyme en 1976, mais les suivants frisent plus la variétoche que le rock à l'état brut, alors que s'annonçait la déferlante punk.

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Oui mais, me direz-vous, si je n'étais pas fan de ce groupe, pourquoi ce coup de coeur si tardif, plus de 30 ans après la naissance et la mort annoncée de ce groupe mythique ? Tout simplement pour, à mon tour, vous annoncer la sortie en septembre prochain d'un film qui leur est consacré et que, grâce à la "magie" du Web, j'ai pu prévisualiser. Chers amis, voici :

runaways_film

Quand j'ai téléchargé ce film, alors que pas fan du groupe, comme vous le savez désormais, je me demandais si ça allait être une immonde merde commerciale ou si j'allais retrouver ces frissons qui m'ont secoué dans ma jeunesse. J'hésitais même à le visionner en présence de LGC qui est de la génération musicale suivante et n'a donc pas connu ce groupe à l'époque, par crainte que ça ne l'intéresse nullement. J'ai donc regardé sur mon PC les premières minutes du film et là, je me suis ramassé une bonne grosse claque de nostalgie d'autant que les jeunes actrices principales campent le rôle de ces célèbres rockeuses avec brio alors que ça n'est pas leur registre traditionnel (j'y viens polus loin). Je n'ai donc pas hésité une seconde à le voir au complet en présence de LGC qui, comme moi, n'a pas été déçue. Cliquez ici pour voir la bande annonce.

Pour une fois, on ne tombe pas dans le panneau de la success story au travers d'un biopic où tout le monde il est beau et que les rockeuses sont devenues des vedettes internationales, richissimes et gâtées. Là, c'est tout l'inverse, l'épisode du succès a été volontairement occulté au profit des coulisses sordides qui a mené à la naissance et à la mort annoncée de ce groupe mythique. Et pour parler du premier groupe de rock 100% féminin, il fallait donc une femme aux manettes de ce film magnifique, Floria Sigismondi.

Revenons sur les actrices. Kristen Stewart, dont vos gamins doivent être fans ne fut-ce qu'au travers de la mièvre série cinématographique "Twilight", campe ici le rôle de Joan Jett, la brunette guitariste ryhtmique du groupe avec son traditionnel côté rocker masculin, ce qui change du tout au tout de la midinette frissonnante made in Twilight. Dakota Fanning sort ENFIN de ses rôles de gamines poussés au paroxysme du mélo à foutre des baffes, et campe ici le terrible rôle pas facile de la blonde Cherie Currie, la chanteuse du groupe.

joan_jett Cherie_CurrieA

Inutile d'insister, je ne vous raconterai rien de ce film que je vous laisse découvrir par quelque moyen que vous souhaiterez si vous ne pouvez attendre sa sortie. En revanche, je peux vous dire que la bassiste du groupe dans le film s'appelle Robin Robbie (ou l'inverse) et qu'elle n'a jamais existé. En effet, la bassiste du groupe s'appelait Jackie Fox et est devenue avocate internationale. Sans doute n'a-t-elle pas désiré que son nom figure au générique d'autant que son implication avec les Runaways est très floue, historiquement parlant, malgré trois albums. Autrement, je peux surtout vous parler de ce qu'il faut essentiellement retenir de l'histoire de ce groupe en quelques points :

La célèbre guitariste du groupe Joan Jett que tout le monde, même les plus anciens, connait au moins au travers de son immense tube "I love rock'n'roll". Elle a en effet connu le succès en solo au-delà des Runaways avec son groupe, cette fois masculin, The Blackhearts pendant une trentaine d'années. Mais une chose que nul ne pourra lui reprocher, elle n'a jamais VOLE la place de Cherie Currie, même quand cette dernière a quitté le groupe et ne lui a JAMAIS fait d'ombre sur scène. Et le plus beau dans tout cela, c'est que durant toute sa carrière, elles sont restées de VRAIES amies jusqu'à ce jour, une amitié dure comme fer si rare dans ce monde de célébrités, et ce avec beaucoup de tendresse (voir ci-dessous). Par là même, elles n'ont jamais renié leur amitié avec Sandy West, la batteuse du groupe, décédée d'un cancer en 2006.

Joan_Jett_et_Cherie_Currie sandywest

En revanche, on ne peut pas dire que cette amitié fut au beau fixe, même 30 ans après, avec la guitariste soliste du groupe, Lita Ford qui n'avait rien de la tendance punk-rock souhaitée par Joan Jett. Si elle est talentueuse en guitare, elle reste dans la nébuleuse hard-metal et n'a donc rien à voir avec l'esprit réellement rock'n'roll, voire punk. Cette hardos a d'ailleurs la dent dure, elle a toujours refusé de rencontrer ses anciennes comparses, et a également refusé de mettre son grain de sel dans le scénario du film pour lequel elle clame à qui veut bien l'entendre que son personnage n'a strictement rien à voir avec ce qu'elle fut. Ah bon !?! Pour ma part, je lui concède toute ma plus grande ingratitude, car sans les Runaways, elle n'aurait tout simplement JAMAIS existé.

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Peut-on remercier ou non leur producteur, le louftingue Kim Fowley ? Si on peut lui reconnaître la découverte de nombreux talents en rock, dont Kiss, il est tout à fait condamnable du sort des Runaways qui n'avaient que 16 ans à la sortie de leur premier album. J'ignore si les lois américaines étaient déjà en vigueur dans les années 70 quant à la protection de l'enfance, mais entre l'exploitation de ces jeunes femmes, le sexe présenté comme argument commercial et la fourniture outrancière de drogue, de nos jours, il coulerait de "beaux jours" dans les pénitenciers d'Oncle Sam ... quoique le showbiz US est suffisamment sournois, appât du gain et pots de vin à l'appui, pour exploiter des gamines et en faire des célébrités (Britney Spears, Hannah Montana, Taylor Swift, etc...) sans être inquiété par la justice. Ah enfin, un coup de gueule dans mon coup de coeur ;)))

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Cherie Currie et Kim Fowley 30 ans après les Runaways (pas rancunière Cherie)

Dernier point qui est en fait un point commun avec votre serviteur, Joan Jett est née le même jour que moi, mais un an après, une petite soeur jumelle en quelque sorte. A vous d'en déduire ce que vous voudrez à ce sujet :)))

Je termine ce billet par le plus grand succès des Runaways, "Cherry Bomb", co-écrite par Joan Jett et Kim Fowley :

30 ans avant

... et 30 ans après

CLIQUEZ ICI POUR VOIR LA VIDEO

15 juillet 2010

Sorry to my friends ... I'm back

Howdy les amis !

Je profite de l'approche de notre retour aux US, LGC et moi, pour tenter de relancer un peu ce blog. J'insiste sur le "un peu" car face au projet professionnel dont je vous ai parlé, il m'a en effet beaucoup occupé depuis février et j'ignore quelle tournure il prendra en septembre lors du retour de vacances des masses laborieuses. Je ne vais pas m'étaler non plus sur les réels motifs de cette absence prolongée, certains d'entre vous savent quels événements ont frappé ma famille et que ça n'a pas été facile à gérer (désolé pour ceux qui ne savent pas mais je n'en dirai pas plus). Je ne suis pas resté insensible aux appels du pied de Legio et Gwen que je remercie de leur patience, mais si mes coups de coeur ou de gueule vous manquent, je vous les délivrerai au gré du courant, sachant que la relance de ce blog passera par notre séjour aux US où nous vous donnerons des petits comptes-rendus, photos à l'appui.

Le prochain billet sera un coup de coeur, voire de nostalgie, mais veuillez m'excuser par avance du contraste avec le dernier du mois de février, car si celui-ci mettait en exergue la chanson de papa, le prochain sera celui de la chanson du papa que je suis, comme le chantaient les Who "I'm talking 'bout my generation" (My Generation).

Merci encore de votre fidélité.

6 février 2010

La bohème

Howdy !

Vous serez sans doute étonnés que je commence ce billet par la fin en vous proposant cette chanson de Charles Aznavour dont la conclusion résumera tout ce dont je vais vous parler. Mais je voulais encore rester un peu dans la tripe du billet précédent en évoquant une époque où la chanson n'était pas encore cet art mineur décrié par Serge Gainsbourg comme on le verra plus loin, ce qu'on pourrait appeler la chanson de papa. Ainsi pourrais-je remonter l'Histoire jusqu'à l'époque des trouvères et ménestrels du temps jadis, mais je ne me cantonnerai qu'à la première moitié du siècle dernier quand, pour rester contemporain, les premiers supports multimédias firent leur apparition, soit au son du phonographe, soit à celui du cinéma. Je vous livre donc toutes les oeuvres suivantes avec une grande émotion et la nostalgie de ce qui fût de la belle chanson d'hier où une relève digne de ce nom n'a pas encore été assurée de nos jours.

Même si la province n'était pas en reste quant à ses grands artistes tels que le marseillais Vincent Scotto, père de l'opérette moderne, la bohème, puisque c'est bien de cela dont il s'agit dans ce billet, vivait ses heures de gloire comme de misère à Paris où le paradoxal huppé Montparnasse des désargentés Modigliani, Foujita ou Picasso laissera le champ libre au populaire Montmartre qui, à son tour et petit à petit, viendra reflirter aux abords de ce premier quartier, du côté de St Germain des Près. Ah Paname ! Ce qu'on a pu te chanter !

Commençons donc par Montmartre avec une très belle chanson interprétée par Patachou qui aura prêté sa voix à l'actrice de l'immense chef-d'oeuvre de Jean Renoir, "French Cancan" (1954), avec Jean Gabin, Françoise Arnoul et Philippe Clay à qui je trouvais une grande ressemblance dans sa jeunesse avec mon Gainsbourg.

Comment parler de Montmartre sans évoquer Aristide Bruant qui fut un de ses plus grands chantres. S'il était connu pour ses oeuvres immortelles telles que "Rue St Vincent", "Le chat noir", lieu artistique mythique où il fallait être pour essayer de faire sa fortune, ou le célèbre "Nini peau de chien", voici une chanson moins connue qui prête à la paillardise, tout à fait soft néanmoins.

aristide_bruant

Ceux qui, comme Madame et moi, ont eu le plaisir de voir le film "Gainsbourg - Vie Héroïque" de Johan Sfar, se souviendront de la rencontre de mon Maître avec Fréhel, l'une des plus grandes icônes de Montmartre. Je ne vais donc pas vous proposer la chanson du film, ni même la célèbre "Java Bleue" qui fut son plus grand "tube" mais une série de titres, pas seulement interprétés par elle seule, mais également par d'autres figures légendaires telles que Damia et Edith Piaf. Dans la séquence qui suit, se mêleront des chansons qui risquent sans doute de vous choquer à l'heure de ce fameux débat qui déchaîne les passions (on essaiera de ne pas buzzer dessus SVP et ne rester qu'au niveau artistique). Mais il faut voir qu'elles s'inscrivaient dans un contexte d'une époque où, pour échapper au bagne après avoir tenté sa chance dans la truande à coups d'eustache ou de surin, il ne restait que la marine marchande ou la Légion pour s'en sortir honorablement.

frehel damia Piaf

Dans les commentaires du billet précédent, avec les amis Legio et Jack, nous évoquions Jean Ferrat. Avant qu'il n'entre en engagement politique quasi permanent dans ses chansons post-68ardes, il était de ceux pour qui chanter Paris relevait encore de la bohème avant qu'il ne déclare lui-même à juste titre qu'il était un produit fromager du show-biz dans sa chanson "La voix lactée (S.G.D.G.)". Alors avant d'arriver au sujet de l'art mineur qu'est la chanson selon Gainsbourg, restons encore un peu dans cet esprit bohème avant qu'il ne devint bourgeois bien conscient et dirigiste comme de nos jours. Je regrette juste de n'avoir pas trouvé l'orchestration originale de la chanson suivante qui a été remastérisée. Tant pis, mais ce sont bien ses paroles qui évoquent en moi un Paris perdu et si sa fin pouvait sonner  comme une prophétie en ce qui me concerne il y a encore quelques années, moi qui y suis né, quand je vois ce que cette ville devient quant à ce qu'elle fut, comment ne pas retenir ses larmes ?

ferrat

Pour enfin introduire cette notion d'art mineur et voir comment la chanson a évolué, voici à présent une oeuvre de Léo Ferré, un des derniers chantres de ce que fut St Germain des Près, par la voix des Frères Jacques dont je vous avais proposé une vidéo dans le billet précédent. Juste une petite virgule rigolote et hors sujet avant de poursuivre. Saviez-vous qu'on entend "Frère Jacques" dans la chanson des Beatles "Paperback writer" ? Non ? Alors, je vous laisse chercher ce titre et à partir du second couplet, écoutez bien les choeurs chantés par John Lennon et George Harrison. Eh bien, si déjà à cette époque, la chanson était mécanisée, l'esprit créatif des Beatles avait gardé une authenticité bien acoustique.

ferre1 freres_jacques

J'ai longtemps cherché cette chanson car, si je n'ai jamais été un féru de Ferré pour m'avaler toute sa discographie, je l'ai encore en mémoire pour l'avoir étudiée en cours de français dans mes années collège avec un prof génial qui avait plus une bonhommie à la Jean Constantin que l'allure des sinistres blouses grises de cette époque. Sacré gars que ce prof doté d'un humour féroce et d'un sens artistique qui donnait sacrément envie. Grâce à l'étude de cette chanson, je n'ai pas été surpris plus que cela quand mon Maître s'en est pris avec toute la vigueur méritée à cet éternel trou de balle de Guy Béart, le chantre de l'opportunisme et de la pédanterie à toute époque. Cette enflure de fils à papa qui s'est toujours affirmé poète, qui croyait avoir le monopole de la poésie (comme l'autre nase de Bernard Lavilliers), et qui soufflait le chaud et le froid politique, notamment lors des veillées de Noel à la télévision où il faisait la part belle à des "révolutionnaires" de papier. Il affirme bien dans cette vidéo que la chanson ne peut être un art mineur sinon "je ne serais pas là". C'est vrai, que serait la chanson française sans toi, pauvre con ? Je vous laisse déguster ce grand moment d'anthologie :

D'ailleurs, on va pouvoir constater de visu la suffisance de ce péteux de Guy Béart, alors que la chanson française de la bohème mourrait de sa belle mort au profit d'une nouvelle tendance, venue d'outre-Atlantique mais qui s'en est tout de même inspirée grâce notamment au jazz et au blues où St Germain des Prés leur avait fait la part belle. Le rock'n'roll donc, désormais exploité en France sous le nom de Yéyé par un showbiz qui a tué la chanson au profit de produits jetables, prend le pas sur ce qu'il reste de Paname. Et donc Béart, l'idiot utile de la chanson, voulait mettre en balance le twist et le tango (il n'avait vraiment que ça à faire ce con) alors que dans l'essence même de ces danses, n'y a-t-il pas un même but de séduction et d'évocateur déhanchement ... comme toute danse en définitive ?


TWist & Tango

Eh oui, lamentable ! Comme si "la Javanaise" de Gainsbourg ou "la Valse à mille temps" de Brel étaient des tangos. Bref, la suite est moins drôle, voire carrément pathétique pour la chanson française. Et là ...

Sheila_Ringo charlots_1 rap

... je me dis, afin de paraphraser Aznavour, eh oui les amis, la bohème, ça ne veut plus rien dire du tout.

amedeo_modigliani

30 janvier 2010

Gainsbourg - Verdict

Howdy les amis !

Puisqu'il s'agit du film "Gainsbourg - Une vie héroïque" et que ce billet cherche à vous encourager à aller le voir, j'aurais pu l'intituler "Slogan" mais ça aurait été trop facile sachant que c'est aussi le titre du film par lequel le Grand Serge a rencontré Jane Birkin non sans accrocs au début. Bon, vous me direz, "Verdict" est aussi un film mais avec Gabin où Gainsbourg ne joue aucun rôle, même musical. Alors voici les deux, réunis dans "Le Pacha", le film de George Lautner, avec le fameux titre "Requiem pour un con".

Je ne mettrai toutefois aucune illustration issue du film de Sfar, il y en a suffisamment sur le veb, mais vous renvoie vers un portrait époustouflant de mon Maître chez l'ami Legio qui a vraiment tout saisi de ce qu'il était vraiment en le peignant.

Maintenant, ce que j'ai pensé de ce film. Comme le dit Sfar lui-même, c'est un conte, et pour ma part, en tant qu'inconditionnel du Grand Serge depuis toujours, je pense qu'il a raison, qu'il faut le prendre comme tel et non comme la biographie de ce personnage extraordinaire sinon il aurait fallu que ce film ait au moins la même durée que "La Môme". Quelques petites critiques toutefois. L'enchaînement des scènes retraçant sa vie passent souvent du coq à l'âne abruptement sans forcément les tenants et les aboutissants. Circonstance atténuante, Sfar est d'abord un dessinateur de BD et non un réalisateur de films. Or pour un premier opus, j'applaudis la prouesse des deux mains. Autre critique, une Juliette Gréco peu crédible, trop belle (et trop grande) pour l'époque où Serge lui a composé "La Javanaise". Gréco était comme Serge, moche, un nez pas encore refait, mais avec un talent plus grand que la personne de taille très moyenne qu'elle est, elle qui avait envoûté tout St Germain des Près de sa voix si difficilement imitable et qui fricotait avec les plus grands du jazz comme de la poésie et toutes autres formes d'art si caractéristiques de ce quartier de Paris, volant d'une certaine manière l'esprit bohème à Montparnasse, voire à Montmartre quelques bonnes années avant. Mais la palme d'or, en dehors de l'interprétation de Serge, revient sans conteste à celle de Bardot avec une Laeticia Casta dont pourtant je ne suis en rien fan en temps normal, mais qui nous la campe de manière extraordinaire, et quoiqu'en disent les critiques professionnels, sans exagération, autant sur le ton de sa voix que dans son jeu où BB revient enfin telle que nous la connaissions dans ses moments de gloire. Oui, j'applaudis des deux mains pour cette prouesse d'avoir réalisé ce film avec, comme vous pouvez vous en douter, une ovation spéciale pour Eric Elmosnino qui campe mon Serge comme si je le retrouvais enfin face à moi comme ce fut le cas dans la vraie vie et que même si ça ne date pas d'hier, pour moi c'est encore hier tant c'est vivace en moi. Alors, petit flashback retraçant ma vie avec Gainsbourg.

Tout a commencé alors que je marchais à peine en 1958 mais savais déjà reconnaître les chansons qui me plaisaient. Et de mémoire de gamin, la toute première chanson que mes oreilles ont retenu était "Le poincçonneur de Lilas" où je babillais "des p'tits trous, des p'tits trous" face à mes aînés et mes parents qui m'entouraient de tout leur amour, moi petit dernier, arrivé dans l'enfer d'un taudis misérable où ils avaient débarqué après avoir été chassés comme des malpropres de leur pays ensoleillé.

Ainsi, au fil de mes inspirations musicales qui ont suivi, Serge a toujours été présent comme s'il n'avait existé que pour moi seul. Et pourtant, je n'ai jamais cherché à lui ressembler, je n'avais aucun disque de lui, pas de fric pour ça, juste la radio, la télé et tout simplement ses chansons qui m'ont tout appris de lui, là s'arrêtait la fan attitude. Quand bien même, au sortir de l'adolescence, Gainsbourg s'est produit enfin sur scène, eh bien j'ai décidé de ne pas aller le voir, je n'ai jamais assisté à un seul de ses concerts, tout simplement parce qu'en tant que gros égoïste, je ne voulais le partager avec personne d'autre que mes proches car quand je versais des larmes sur certains de ses titres, personne en dehors d'eux ne pouvait comprendre cet amour si particulier. Oui, Serge n'était fait que pour moi, j'en étais sûr, mais j'avais peur, peur de ne jamais le voir de près avant qu'il s'en aille pour un monde meilleur. Et un jour, dans ma vie d'adulte, mes espoirs furent exaucés. Mieux valait tard que jamais.

C'est ainsi qu'au hasard d'une de mes pérégrinations, pendant mes pauses au boulot, sur un plateau de télé de la maison de la radio, je l'ai vu pendant une de ses répétitions. Planqué dans l'ombre du studio 102, mort d'inquiétude avec une envie énorme de lui parler, j'attendais qu'il ait terminé son set. Ma grande crainte était qu'il parte vers les coulisses, et là, qu'aurais-je fait ? Lui courir après comme un gros con de fan ? Non, ça n'est pas mon genre et je me serai morfondu de ne pas l'avoir quand même fait. Alors, D... a écouté ma prière et Serge s'est dirigé vers la sortie, là où j'étais tapi. Arrivé à ma hauteur, tant pis si je me fais passer pour le plus grand des couillons face à son parterre de suiveurs professionnels, je me lance et lui dis ceci : "Je m'appelle Serge comme vous, vous avez toujours été proche de moi et j'ai tout simplement envie de vous serrer la main pour tout cela". Il me regarde comme si je venais de dire la plus grande des conneries de toute la Création, je me liquéfie de honte instantanément, j'ai l'impression qu'il m'aura dévisagé ainsi plusieurs minutes alors que juste quelques fractions de secondes s'étaient écoulées. C'est alors qu'il me répond "Moi, mon p'tit gars, mes amis, je ne leur serre jamais la main ...", ça y est je suis mort, j'ai essayé et j'ai tout paumé en une fois, mais il poursuit aussi sec "... je les embrasse". Il me prend dans ses bras et nous nous embrassons comme deux frères qui ne se sont pas vus depuis plus de trente années. S'ensuit le truc le plus couillon du fan de base où je m'étonne moi-même mais tant pis, je poursuis, je n'ai pas de papier, juste un feutre à la con dans ma poche et mon petit carnet d'adresses rouge que je ne quittais jamais à cette époque, et le lui tends afin qu'il y appose sa signature. Il s'en va avec un dernier regard fraternel. Eh bien putaingue ! Ca vaut tous les concerts du monde ça. Oui, ça valait le jus d'attendre, et maintenant, j'en suis plus que sûr qu'il n'était vraiment fait QUE pour moi.

Tout fiérot, je rentre chez moi le soir venu et raconte mon aventure en laissant sur la petite table du salon, mon petit carnet rouge. Ma fille aînée, encore toute petite, profite de ma courte absence du salon, et voici le résultat de son oeuvre avec les moyens à portée de sa petite main :

Sign1

Je suis effondré, la signature de Serge est bousillée (et moi avec). Je suis en colère, mais tant pis, la petite n'aurait pas compris si je l'avais houspillée, c'est le destin et je prends cet événement tragique sur moi. Par chance, quelques années plus tard, les logiciels de retouche gagnant en notoriété sur les PC, je décide de restaurer ce petit trésor virtuellement pour le plaisir de mes yeux, sachant que je garderai l'original gribouillé jusqu'à mon dernier souffle.

Sign2

Fin de l'histoire. Je vous épargne la peine qui m'a frappé de plein fouet quand il est parti. Mais aujourd'hui, même si je le pleure parfois, je sais qu'il est là-haut avec mon petit papa, et qu'ils veillent sur le vieux machin que je suis entrain de devenir. Alors, pour en revenir au film, oui j'ai retrouvé mon Serge tel que je l'avais connu. Le rôle a été campé jusqu'à son paroxysme, et là encore, la seule chose que j'ai regrettée, c'était tout ce monde dans la salle où je ne pouvais m'exprimer sans déranger mes voisins à qui j'aurais bien hurlé "Vous me faites tous chier !". Oui, je n'ai toujours voulu l'avoir que pour moi seul, et hier soir, c'était encore le cas. Mais quand nous sommes rentrés, je me suis repassé l'original, rien que moi, pour le retrouver, lui. J'ai chialé comme un môme face à son portrait figurant en couverture du livre que ma douce LGC m'a offert pour Noel tout en écoutant la naissance de "Initials BB". Il sortait d'une relation avec Bardot qui l'a laissé, j'en suis sûr, avec un goût amer dans le gosier jusqu'à son dernier souffle, tant leur amour était fusionnel, et on sent bien dans cet enregistrement, les doutes qu'il avait quant à sa réussite. Mais ce fut une réussite et son bonheur bien visible est désormais le mien. Il me manque tant ! Mais, cadeau, il m'a accompagné toute la nuit, jusque dans mes rêves. Merci Serge, je sais que tu ne me quitteras jamais.

9 janvier 2010

Bonne année 2010

Howdy !!!

Oui, je sais, je vous ai honteusement délaissés, mais j'ai des circonstances exténuantes, depuis mon dernier périple au faux pays du froid pour revenir au vrai pays du froid boucler l'année 2009 qui fut ce qu'elle fut, elle fait partie du passé alors n'en parlons plus. Alors si, parlons-en en un court résumé. 2009, ce fut :

- Le début de la fin de la génération punk avec au moins trois décès d'artistes dont Ron Asheton (The Stooges), Lux Interior (The Cramps) et Jacno (Stinky Toys), mais également Willy Deville, et Gérard Blanc (Martin Circus)
- Un voyage en Floride l'été dernier
- Le mariage annoncé de ma seconde fille qui sonnait le glas du voyage aux US prévu pour 2010 et un trou financier balèze en vue de cette festivité

Pour moi, 2010 a démarré avec la mauvaise surprise d'une violente gastro qui, en revanche, ne s'est pas annoncée mais fut bien vite soulagée par une autre surprise inattendue :

Le mariage de ma fille est annulé ! Je ne rentrerai pas dans le détail des circonstances de cette annulation mais c'est comme si mes prières avaient été entendues afin que mon enfant échappe au pire, à savoir une vie de femme au foyer sous la dictature d'une belle-famille caricaturale à l'extrême qui ferait passer cette célèbre "madame" ci-dessous, plus sexy et moins redoutable que l'ex future belle-doche :

sarfati

Même si je m'étais résigné à ce mariage, mes craintes pour ma fille étaient énormes. C'est donc un vrai soulagement qui a toqué à ma porte en ce début d'année que je vous souhaite aussi bonne et aussi chaude que cette ...

coffee_girl

... tasse à café bien sûr, vous m'aurez compris ! Vous savez TRES BIEN que ça n'est pas mon genre de parler au figuré :))) d'autant que vues les températures extérieures ambiantes, comment ne pas la souhaiter chaude ?

Alors, face au chamboulement majeur de ce non-mariage, tous les espoirs de renaissance sont permis et je peux vous dire, chers lecteurs, que de la matière comme vous aimez que je vous en produise, vous en aurez en temps et en heure, d'autant que nous retournons donc ce prochain été aux :

drapeau_usa

En dehors de ma joie de voyou de retrouver enfin ce pays comme sa chérie après une longue abstinence monacale, une certaine pin-up que vous commencez à bien connaître est toute aussi heureuse que moi et attend cette échéance avec une certaine impatience et de grands espoirs de découverte.

pin_up01

Et il est clair qu'elle va être servie dans la mesure où, même si je connais déjà une petite partie du prochain périple, elle a insisté sur l'aspect musical et balnéaire de cette option face à d'autres, plus à l'intérieur des terres, que nous réservons pour un prochain voyage. Oui, heureux sommes-nous d'autant que cette année, nous partirons en amoureux, l'annonce désormais avortée du mariage de ma fille ayant chamboulé l'emploi du temps estival, notamment pour la petite dernière qui a prévu d'aller chez sa meilleure amie en Camargue et ne veux pas en démordre. Alors voici le parcours que nous avons programmé :

Floride : Miami - Jacksonville
Caroline du Sud : Hilton Head (dont je remercie notre amie Homéo pour ses conseils)
Georgie : Atlanta
Tennessee : Nashville - Missouri : Saint Louis - Tennessee : Memphis
Alabama : Birmingham - Montgomery - Gulf Shores (merci Ariana)
Floride : Tallahassee - Sarasota - Miami

Eh bien, il ne nous reste plus qu'à attendre désormais cette échéance fixée du 27 juillet au 18 août.

Bonne Année à tous

nashville

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