Pourquoi je hais le rap
Howdy les amis !
Désolé de vous faire patienter un peu avant de vous conter notre périple au Québec mais, après deux comms, coup sur coup, en réaction à des billets chez nos néanmoins amies Elle et Ariana où la "chanteuse" Diams était citée, je leur ai promis un billet sur le sujet où j'explique ma haine (et le mot n'est pas assez fort) contre cette expression qu'est le rap que je considère ni comme de la musique ni comme de la chanson. Pour une fois, vous n'aurez pas droit à des illustrations, ni graphiques, ni musicales, ce billet ne les mérite pas.
Le rap est une bouffonnerie, pire, un prétexte où il faut être le plus méchant et le plus gangsta possible pour bien se faire voir de ses crétins de semblables, cracher sur le système et l'autorité sans le jeu de la provoc si cher à Gainsbourg et aux punks, et être le plus violent possible. Et pourtant, les rappeurs sont les premiers à profiter justement de ce système quand ça commence à gagner des pépettes sur le dos de leurs émules en roulant des mécaniques dans leurs BMW ou autre "Merca" flambant neuves, et jouer les mielleux larmoyants quand on leur remet un trophée dans une manifestation showbiz, fiers d'être soi-disant sortis de la zone. Je pourrais aussi m'étendre sur leurs accoutrements ridicules (qu'ils trouvent classe) avec filet sur les cheveux recouvert par une casquette de base-ball à visière plate elle-même recouverte par une capuche, un baggy à ras le slip qui pourrait contenir l'équivalent d'un caddy de supermarché (quand ça n'est pas un gun de type Magnum 357) et une doudoune en duvet portée en plein été par 35°C à l'ombre. Ils peuvent s'habiller comme ils veulent, je m'en bats l'oeil, seule leur expression m'insupporte.
Ce que je dénonce dans le rap, c'est la haine pour la haine, la violence gratuite à tous les niveaux, se donner bonne conscience en cassant du Lepen ou du Sarko, un peu facile à mon goût et tellement usé que ça ne fait plus réagir que les blaireaux qui n'ont rien d'autre à raconter (sur la toile surtout). Le "black-blanc-beur" des BoBos et la "diversité" servis à toutes les sauces me file la nausée à force, au lieu de s'attaquer aux VRAIS problèmes, celui des gens qui souffrent en silence dans l'indifférence la plus totale. Une SDF est morte de froid avec son enfant contre son sein, la presse en parle à peine quand elle en parle mais fait la part belle quand un malfrat de banlieue est tué accidentellement. Dans leur pseudo lutte contre l'exclusion, les rappeurs la pratiquent eux-mêmes avec, bien souvent, un racisme virulent dont on n'a pas idée, dont le racisme anti-flics en véritables appels au meurtre, le racisme anti-français où l'autochtone n'a d'autre droit que de se la fermer et subir (cette violence gratuite que je constate au quotidien dans ma cité), sans compter l'antisémitisme latent qui se planque au milieu sous couvert d'antisionisme. J'attends toujours celui qui aura le courage de dénoncer cette violence orchestrée qui a, par exemple, tué gratuitement Jean-Jacques Lechenadec dans ce qu'on appelle désormais le 9-3. Désolé, mais là encore, je n'oublie pas. J'attends aussi le rappeur qui viendra dénoncer la Tribu K et ses véritables appels à la haine antisémite, rendre hommage à Ilan Halimi,sauvagement torturé trois semaines durant avant de succomber, pas comme ces empaffés de Public Enemy, émules de Louis Farrakhan, le big boss de Nation of Islam (ou Black Muslims) aux US, qui "chantent" ceci en référence directe à l'Holocauste (vous trouverez plus détails ici) et font porter aux juifs le malheur des afro-américains :
More dollars, more cents for the big Six
Le rap est également épouvantablement sexiste, ses représentants ayant la cervelle au niveau de leur baggy, remember Doc Gynéco. On parle beaucoup actuellement d'Orelsan avec son titre "Sale pute" qui a provoqué, entre autres et à juste titre, la colère du mouvement féministe Les Chiennes de Garde. Heureusement, ces dames ont plus d'humour que ce vermisseau décérébré, voici une dépêche de l'AFP de ce jour en témoignage :
Les Chiennes de garde lancent un concours de rap pour répondre à Orelsan
PARIS, 22 avr 2009 (AFP) - Les Chiennes de garde ont lancé un concours de rap pour répondre au rappeur Orelsan qui défraye la chronique depuis plusieurs semaines avec sa chanson controversée "Sale pute" et qui doit se produire au Printemps de Bourges.
"Les Chiennes de garde lancent un concours de textes de chansons pour répondre par l'humour à ceux qui incitent à la haine contre les femmes", a annoncé mercredi dans un communiqué le mouvement féministe, qui se dit "mis en verve par Orelsan".
Les internautes peuvent déjà consulter quelques titres sur le site internet du mouvement, comme "les Mots d'amour" ("Trouve d'autres mots/Pour guérir tes maux/Que ces mots de haine/Poésie malsaine").
La chanson lauréate sera diffusée sur Radio Libertaire, ont précisé les Chiennes de garde.
Orelsan doit se produire samedi dans le cadre du Printemps de Bourges, qui a refusé de déprogrammer le rappeur, malgré la polémique qui fait rage autour du clip "Sale pute", posté il y a deux ans sur internet, où il se met dans la peau d'un homme trompé qui menace sa compagne dans des termes crus.
Des associations et responsables politiques de tous bords ont dénoncé une incitation à la violence envers les femmes et demandé la déprogrammation d'Orelsan du festival, qui a ouvert mardi.
En dehors des touts premiers rappeurs qui la jouaient expression urbaine mais toutefois bon enfant ("Rappers delight" de Sugarhill Gang par exemple), ça été depuis récupéré pour devenir de la haine pure. Il est clair que nous sommes désormais très loin du rap des débuts, suite logique du blues et de la soul music qui parlaient essentiellement d'amour et de gaîté pour alléger les injustices et la souffrance des suburbs. Si Diams n'aime pas cette France, elle peut toujours aller s'expatrier et c'est sans doute ce qu'elle fera quand elle aura gagné suffisamment de thunes pour échapper au fisc comme l'autre nase de Yannick Noah qui donne des leçons du genre à Johnny Hallyday. Quant à sa diatribe à deux centimes d'euros envers Marine Lepen, le mieux serait d'écouter le droit de réponse de cette dernière, pas si idiot sommes toutes (AMHA), et pourtant je ne suis pas lepéniste. On peut aimer la France comme sa propre mère, la richesse de sa langue, respecter ses traditions que Diams reproche à Marine (Marine, Pourquoi tu perpétues les traditions ?) mais pas à "Saïd et Mohamed", et respecter ses institutions, sans être facho pour autant. Marre de cette étiquette décidément avariée que les BoBos de gauche et les rappeurs appliquent à tout va à qui ne leur ressemble pas ou ne pense pas comme eux.
Ok, on va me balancer au visage que j'étais punk et que le "mot d'ordre" était "hate & war". Pour votre gouverne, sans me justifier plus que de raison, c'était juste une réponse provocatrice au "Peace & Love" des hippies qui se cantonnaient désormais dans la plus grande des mollesses à s'en arracher la barbe d'ennui sans apporter du nouveau dans la musique. Eh oui, la plupart des punks des touts débuts étaient d'anciens hippies à leur manière mais de la génération suivante animée par le rock'n'roll. Et s'il arrivait de parler crument bien des fois, jamais au grand jamais le punk n'a servi des causes dégueulasses et dégradantes pour quelque groupe humain qui soit (à part peut-être Elizabeth II et sa fichue cour qui le méritent bien). De plus, les punks prenaient sur eux le malaise de la société au point de crier à juste titre "No future", la constatation aujourd'hui pour les futures générations de la Crise est bien là. Bien sûr, nous foutions le bordel dans des opérations "destroy" chez les gros bourges qui voulaient se la péter dans leur monde "chébran" en montrant à leur entourage pétant dans la soie, le zoo punk invité en dernier ressort pour combler les vides. Je n'ai pas en revanche souvenir de soirées destroy où nous aurions démonté gratuitement la gueule d'un flic ou d'un simple passant, voire organisé de véritables commandos d'agressions civiles dans les transports pour piquer, là un larfeuille, là la mobylette d'un mec de notre âge, là le sac d'un petite vieille, là juste pour le plaisir de faire du mal à autrui. A cette époque, nous étions plutôt les chassés que les chasseurs.
La musique, si tant est que ce soit de la MUSIQUE, doit véhiculer à bon escient. Wagner, même si j'adule son oeuvre, véhiculait à travers elle l'hégémonie de la vieille Allemagne des kaisers et sa mythologie d'inspiration viking. Idem, on peut aimer la musique orientale, je n'oublie en aucun cas qu'Oum Kalsoum à l'époque nassérienne (1967) poussait la rue égyptienne à égorger les juifs (chanson "Edbah el yahoud"). Les récupérations au profit des causes mille fois entendues sont gavantes et ne parlent pas des VRAIS exclus. Par là même, je rejette en bloc la récupération du rock, et par extension celle du punk, par des groupes d'extrême-droite comme Skrewdriver, ou du country par des aficionados du KKK. La musique, si elle peut servir des causes justes ne doit en aucun cas servir de base à la haine gratuite, il y a suffisamment de chants martiaux et révolutionnaires pour cela.
En conclusion, face à la possible virulence que vous éprouverez quant à mes propos et afin de calmer le "jeu", si je vous ai dit en préambule que ce billet ne mérite aucune illustration, permettez-moi pour une fois de vous mentir un peu en vous proposant le seul "rap" que j'admette et qui ne véhicule que de la fraternité, un magnifique poème de Hank Williams Sr, natif d'Alabama et Grand Maître incontesté de la musique country. "Men with broken hearts" interprétée par Hank Sr, Hank Jr (son fils) et Hank III (son petit fils). Je vous communiquerai les paroles dans les comms si vous le souhaitez.
Vous pouvez vous défouler, ce billet est fait pour ça, que vous soyez pour ou contre mes propos.
Vive la libre pensée !