Western spaghetti
Ciao cowgirls e cowboys !
Héhé, vous vous dites, ça y est, en bon cowboy et fondu de country, le père Montana va nous faire un bifton sur Sergio Leone, Terence Hill et Bud Spencer (respectivement Mario Girotti et Carlo Pedersoli de leur vrai nom), la série des Trinita, Lee Van Cleef, etc. Bref, tout ce que Cinecitta a pu produire dans le Western Spaghetti cinématographique durant les 70's.
Eh bien vous avez tout faux car je vais vous parler d'un style encore plus ancien et pas du tout cinématographique même si le western et les spaghettis y ont toute leur place grâce à un artiste dont le nom ne vous dira sûrement rien mais qui a évoqué, dans mes jeunes années, l'esquisse du barge total et déjanté que j'allais devenir en fin de ces années 70's, et même après. Sous vos yeux ébourifés, veuillez accueillir le regretté :
Benito Jacovitti
Allons bon ! C'est qui encore cet hurluberlu qui n'a rien d'un cowboy et que nous présente Montana ? Si je vous dit Pippo, Jack Mandolino (tiens, ça me rappelle qq parmi mes lecteurs. Bon, passons, il se reconnaîtra), ou alors plus célèbre, le fameux Cocco Bill, ça vous parle ? Pour ceux qui ont moins de 30 ans, ça ne risque pas car le monsieur a commencé à se manifester dans les années 50's. Ou bien alors, si vous le connaissez, c'est que vous êtes des férus, mordus et inconditionnels de ... bandes dessinées. Eh oui, Benito Jacovitti, aussi connu par sa signature "JAC", disparu en 1997, était un des maîtres de la BD italienne et sans aucun doute, le plus cinglé des dessinateurs que j'ai pu connaître. J'ignore qui, de Jacovitti ou de son alter ego, l'américain Don Martin, un des ténors du journal MAD, s'est inspiré de l'autre tant ces deux dessinateurs ont fondé leur art sur l'humour le plus absurde qui soit. Benito Jacovitti a aussi créé le concept de la petite bestiole ou autres personnages qui s'invitent sur les planches, bien avant notre très cher Marcel Gotlib et sa petite coccinelle.
En effet, il n'est pas rare de trouver dans les planches de JAC, un demi-saucisson planté dans la terre ou qui se suicide au révolver quand il n'est pas menacé par lui, un os, un crayon, un peigne, une équerre ou un poisson à pattes paumés en plein désert, ou des vers de terre déguisés en cowboys ou autres. Le must, mes préférés, ce sont les sauciflards à pattes qui m'éclatent de rire.
Les personnages principaux ne sont pas en reste, expressifs à l'extrême et mortellement drôles. Ainsi Cocco Bill restera jusque dans mes vieux jours, mon cowboy favori de tous les temps avec son cheval encore plus timbré que lui. Cocco Bill a ceci de différent de tous les cowboys de la planète, il ne boit que de la camomille et malheur à celui qui se moque de lui. Voici quelques exemple fumants (cliquez sur les vignettes pour agrandir, et surtout prenez tout votre temps pour bien regarder les détails complètement loufoques).
Si vous comprenez l'italien, vous conseille vivement de visiter le site officiel de Jacovitti, au moins pour le plaisir des yeux. Je ne terminerai pas ce billet sans vous présenter le Kama Sutra, l'une des dernières oeuvres de JAC dans sa version complètement délirante :